La sophrologie, une solution pour les enfants agités
On retrouve fréquemment en consultation de sophrologie des enfants qui, en séance, se montrent turbulents, agités, peu enclin à communiquer, et surtout peu disposés à s’attarder sur leur(s) problématique(s).
Cette agitation excessive traduit souvent un mal-être (qui peut être temporaire ou plus ancré), et qui, dans la vie privée, se matérialise par des colères, de l’agressivité, de l’hyperactivité… Ces comportements évidemment inquiètent ou, au minimum, questionnent leur entourage.
Mais, quelles qu’en soient les causes, ces enfants ont souvent en commun de se montrer fuyant avec le thérapeute, notamment dans l’exposé de leur problématique.
Et si, lors de la première séance les parents exposent au sophrologue la situation familiale, scolaire, extra-scolaire... de l’enfant et les causes probables de cette agitation, c’est par la suite, lorsque l’enfant est seul avec le sophrologue, qu’il se montre plus turbulent, débordant d’énergie, parfois facétieux et enjoué, parfois plus provoquant, mais dans tous les cas, peu disposé à dialoguer.
Comment, dans ces conditions, parvenir à canaliser ces enfants, et à mettre en place un accompagnement de qualité ? Comment parvenir à comprendre les réels enjeux pour l’enfant, si celui-ci se montre difficile d’accès et semble peu «coopératif» ?
L’AGITATION, POUR EVITER D’ETRE TRISTE
Déjà, il faut comprendre que l’agitation, en particuliers pour les enfants, est précisément une façon d’éviter de réfléchir, de penser au(x) sujet(s) douloureux. La «dépense» physique vient alors empêcher la «pensée». On se dépense, pour éviter d’être triste.
D’ailleurs, lorsque les parents expliquent à leurs enfants, avant même la première séance, ce qu’est la sophrologie, les enfants retiennent volontiers qu’il sera question d’exercices, de mouvements, de respiration, de relaxation… Et ils oublient volontiers qu’il sera également question de dialogue !
UNE APPROCHE BASEE SUR LE COMPORTEMENT
Il convient alors pour le thérapeute de respecter la temporalité de l’enfant. Et c’est bien dans ce cadre que l’approche sophrologique prend tout son sens : dans les premiers temps de l’accompagnement, en travaillant d’abord sur le comportement, et en proposant des exercices dits de « relaxation dynamique », la sophrologie permet au jeune patient de libérer ses tensions, d’évacuer sa colère. Ces exercices de relaxation dynamique combinent mouvements et respiration. Dans la panoplie d’exercices que propose la sophrologie, il conviendra alors de choisir ceux qui permettent le plus la décharge physique, et donc un début d’apaisement psychique.
Et c’est bien souvent à ce moment, lorsqu’il se sent à la fois plus apaisé et plus en confiance avec son thérapeute, que le jeune patient s’ouvre enfin à plus de paroles, à plus de confidences. Le sophrologue va ainsi pouvoir ajuster son accompagnement en y intégrant ces nouveaux éléments.
On constate alors, que peu à peu, les enfants se font plus réceptifs à d’autres techniques propres à la sophrologie, notamment la suggestion mentale. Cette technique, qui permet soit de se remémorer une situation passée, soit d’envisager sereinement une situation à venir, va contribuer à générer chez le patient un fort apaisement, qui va contraster avec l’agitation du début.
UNE ALTERNATIVE POSSIBLE A LA PEDOPSY
En résumé, l’approche sophrologique en agissant en premier lieu sur les symptômes et sur le comportement, et en proposant des exercices qui permettent une certaine décharge physique, va permettre, naturellement, de dénouer certaines tensions et d’amener le patient à plus d’apaisement, à plus de communication.
A ce titre, la sophrologie peut être une alternative ou un complément à la pédopsy classique, dans la mesure où, en pédopsy, la verbalisation est indispensable, et le cadre sans doute moins ludique et moins propice à un compromis avec ce besoin de dépense.
Bien entendu, chaque patient est particulier, chaque histoire est singulière, et surtout, chaque accompagnement est unique. Et si l’approche présentée ici a montré ses vertus, retenons surtout que loin d’être dogmatique, la sophrologie a d’abord vocation à s’adapter.